Histoire de Saint-Ségal

Histoire de Saint-Ségal

Saint-Ségal : les origines

Vers 1330, on relève le nom de Sanctus Severinus (Saint Séverin, actuellement le Saint patron de l'église du bourg), puis en 1368 Seint Sengar, Sant Segall en 1405, et enfin, Sainct Segal en 1535.

En fait le premier nom de notre commune serait, dès l’origine, San Segan (ou Ségar) originaire d’Irlande et disciple de Saint Ténénan, qui aurait été remplacé par Saint Séverin, évêque de Bordeaux au Ve siècle, renouant ainsi avec son appellation première même si on ne sait rien de ce sanctus Severinus au IVe siècle.

Peu connu, ce saint a cependant laissé quelques traces toponymiques : Kersegan, Kersingar, l’ile Ségal (dans les Abers)…

L'histoire

Le territoire est habité dès l'âge du fer, comme le prouve une stèle de cette époque.

A l’époque romaine, la situation en « promontoire » de la commune et sa localisation au carrefour des axes Nord-Sud et Ouest-Est de la région en font un pôle d’activités important. Cette hauteur explique la présence durant l'Antiquité et encore au Moyen-âge, d'une "tour à feu" qui faisait écho à celle de Quimerc'h en cas d'invasion par débarquement dans la ria du Faou.

Dès le VIIIe siècle, les axes Le Faou-Pleyben et Châteaulin-Carhaix sont très empruntés et permettent le développement économique et humain de ce site.

Le tracé de ces voies romaines existe toujours sur notre commune. Elément marquant du patrimoine de cette période, la borne miliaire, qui fut déplacée car située auparavant à proximité de l'oppidum (voir croquis) actuellement identifié par la surface ronde du champs.

Au XIIIe siècle, cette borne romaine est christianisée pour marquer le passage des Chemins de Saint Jacques, allant de la pointe Saint-Mathieu à Compostelle (Galice) et reprenant le tracé romain.
Ce pèlerinage est dominant dès les IXe et Xe siècles grâce au soutien de la famille Fergent, ducs de Bretagne.

La peste qui sévit sur Brest au XVIe siècle, n’ayant pas décimé notre paroisse, la population, avec l’aide du seigneur de Kergoët et des moines de Landévennec, décide d’édifier une chapelle votive dédiée à Saint Sébastien, saint protecteur de la peste.

A la fin du XVIIe siècle, sous l’influence d'Yvon Coquet, recteur de Pleyben dont dépend la paroisse de Saint-Ségal, des retables polychromes baroques y sont ajoutés.

En 1675, la révolte des "Bonnets Rouges" affecte presque toute la Bretagne bretonnante. Saint-Ségal sera connue pour des actes de rébellions.

Autre fait historique, le 16 juin 1795, lors de la Révolution Française et la révolte de l’Ouest, les chouans du Morbihan organisent  une attaque de la poudrerie de Saint-Ségal, située au Pont-de-Buis, pour alimenter leurs munitions et appauvrir la réserve de la Convention. En passant dans le centre bourg, ils exécutent le Recteur Conventionnel qui avait dénoncé au Tribunal Révolutionnaire certains paroissiens pour leur soutien à la monarchie. En souvenir de cet épisode, chaque année a lieu le « trail des chouans », course locale entre Pont de Buis (actuelle commune autonome) et Saint-Ségal.

En 1840, la commune qui s’était enrichie par le commerce fluvial qu’elle entretenait sur l’Aulne, voit son économie péricliter par la création de Port-Launay, ancien port de Saint-Ségal (carrière d'ardoises et activité portuaire avec près de 474 entrées de navires en 1874), en commune indépendante. La superficie de Saint-Ségal passe, alors, de 2.254 ha à 2.004 ha et ses revenus de 2.600 à 800 Francs.

Un peu plus d'un siècle plus tard, c'est au tour de Pont-de-Buis de devenir commune en 1949.
Déjà, avant la 2nde guerre mondiale, Pont-de-Buis, partie industrielle de la commune (fabrication de poudre depuis l'installation de la poudrerie par Colbert pour seconder l'armement des navires du port de Brest), a le projet de réunir Quimerc'h et Saint-Ségal. La population de Saint-Ségal s'oppose de toute son énergie à ce projet du "Grand Pont-de-Buis". Elle obtient gain de cause et Pont-de-Buis s'érige tout seul en commune en "grignotant" Quimerc'h et Saint-Ségal qui perd encore quelques centaines d'hectares.